dimanche 29 juin 2014

Enrichissante conférence d'Alexandre Leupin


Et puis, puisque je suis bavarde aujourd'hui, pardonnez-moi, je voudrais revenir brièvement sur l'enrichissante conférence d'Alexandre Leupin, organisée par l'Institut du Tout Monde ce 5 juin 2014. Je m'imprègne depuis quelque temps déjà de l'œuvre d'Edouard Glissant, qui me paraît salutaire à bien des égards. J'y trouve une transmission d'une grande richesse et d'une toute aussi grande complexité, à la mesure du monde dans lequel nous évoluons, tant bien que mal pour ma part ! Alexandre Leupin est un précieux éclaireur, à la fois héritier et auteur depuis l'œuvre qu'il questionne et accompagne. Je le remercie de son précieux travail dont je m'étais déjà abreuvée avec Les entretiens de Bâton Rouge, et j'attends avec impatience son prochain livre.

Quelques mots à propos de Thomas Savy...



Quelques mots à propos de Thomas Savy, vous savez, ce musicien à l'expression généreuse, limpide, habitée de grâce et d'aisance, d'élégance en somme. Hé bien, j'écoutais ce matin encore son premier album, Archipel, un appel à la traversée, celle qui vous fait aller au-delà de vous-même, mais relié aux autres. Ceux que vous retrouverez, changés comme vous sans doute, et ceux qui ne sont plus, mais dont vous chérissez l'empreinte indélébile que leur passage a déposé au plus profond de vous-même. Entendez-vous aussi ces présences mêlées ? Ces maîtres du be-bop qui soufflent dans les voiles, aux mêmes mesures que les flux européens. Effectivement, Thomas Savy vogue sur l'Actuel, celui qui nous traverse tous, pourquoi choisir ? Il y a inquiétude pourtant dans ces inflexions, ce timbre qui parfois se fait rauque, dans l'impatience d'un apaisement.
Part one, on sent la suite venir et j'enchaîne avec son deuxième album, French Suite. Là, c'est implacable, la coque du navire n'est plus portée par un souffle profond, mais confrontée aux éléments, acier inclus. Les aigus coupent, les graves prennent possession et la palette intermédiaire, large et précise, ne vous demande pas votre avis. Ça n'a pas peur de tâcher, oui il fut bon élève, mais sa prise de parole est indéniablement à son nom et sa virtuosité n'a rien à faire avec la démonstration. J'en sors épuisée et pourtant avide du suivant opus, la sincérité du témoignage et l'aiguisement du geste sont une fois de plus nourrissants.
Nous replongeons dans les profondeurs, Bleu Archipel 2, le blues y apporte sa glaise...
Je ne vais pas vous en parler parce que je ne suis pas encore sortie du voyage, j'ai pourtant eu l'honneur de l'écouter un peu avant son arrivée dans les bacs, et je n'ai pas non plus envie de prendre ne serait-ce qu'un peu de cette distance nécessaire. J'applaudis avec bonheur la nomination de cet album aux Victoires du Jazz ce 12 juin 2014, je me régale des articles élogieux qu'on lui réserve, et je salue ici respectueusement mon ami, mon frère, Thomas Savy.

dimanche 22 juin 2014

"Facéties" à la Maison du Geste et de l'Image

Photos d'une répétition de "Facéties", 
mis en scène par Manuel Weber. 

Nous avons joué une première étape de ce travail le 12 juin à Paris, à la Maison du Geste et de l'Image. Sur des textes de Patrick Chamoiseau, Faïza Guène et Perrault. Manuel Weber et moi-même avons partagé les mots, Christine Plubeau nous rejoignait à la viole de gambe et Claire Antonini au théorbe (merveilleuses instrumentistes!). Comme moi, Manuel Weber associe les textes à la musique depuis longtemps. Dans son cheminement riche et diversifié, il a notamment évolué dans l'univers du théâtre baroque avec Eugène Green et avec l'ensemble "Les Amusements Lyriques". Manuel en garde l'inspiration pour certains de ses spectacles. Nous avons donc (apparemment!) des références musicales différentes, mais nous sommes curieux tous les deux, avides d'enrichissement culturel et bien sûr, nous aimons déjouer les cases préétablies. C'est au cours de son atelier de pratique théâtrale à l’Université Paris 3 Sorbonne, qu'il initie des étudiants à l'écriture d'Aimé Césaire et de Patrick Chamoiseau. Ses recherches l'ont menées à croiser ma route finalement riche de similitudes avec la sienne. Nourrissons-nous donc de nos différences, allez! Notre avenir en serait nettement plus joyeux que notre présent...   Merci à chacun d'eux pour ce VRAI partage et vivement nos retrouvailles!
Je remercie aussi Laure Narzabal pour ces photos




Manuel Weber

Christine Plubeau à la viole de gambe et Claire Antonini au théorbe